Aujourd’hui, lorsqu’on produit un objet, on met à disposition un savoir, un savoir-faire, on ne l’échange pas, on ne le troque pas, on le vend. Autrement dit, l’équilibre n’existe plus !
En biologie, c’est-à-dire, dans la logique de la vie, chaque échange dans nos cellules, dans nos corps, dans l’atmosphère, dans l’eau de mer, permet de maintenir un équilibre indispensable à la vie sur Terre.
L’être humain « occidentalisé » cherche aujourd’hui des échanges « avantageux » pour lui : vendre ou acheter au meilleur prix sans se soucier de son alter ego. Autrement dit, il ne raisonne que par rapport à son modeste environnement et à son propre plaisir quotidien. Pour, au final, mourir de sa plus belle mort terrestre et ne rien emporter avec lui, même pas les expériences riches qui ont rempli son cœur… Bien que ceci reste discutable ! Mais ne rentrons pas dans la philosophie ou la spiritualité…
L’être humain occidental raisonne essentiellement en commerçant : je travaille pour gagner de l’argent et profiter… Mais où se trouve la justesse dans de tels échanges ? Où se trouve la vivance de l’acte d’échanger ? N’y a-t-il pas de troc équitable où chacun s’y retrouve, repart satisfait d’avoir rendu service d’un côté et d’avoir été servi de l’autre ? Où chacun a-t-il instillé une énergie positive qui le rend plus fort, plus responsable et plus conscient de chacun de ses actes ? Quel apport satisfaisant peut-on avoir dans un échange où l’on pense avoir profité de l’autre ? Et quel gain a-t-on de s’abaisser à accepter un échange que l’on trouve injuste ?
Bref, à chaque fois que je donne un prix à un objet, une prestation, je limite les possibilités d’échanges très valorisants entre êtres humains et leurs qualités, finalement.
Depuis de nombreuses années, cette problématique me tarode : quelle valeur prend un soin que j’effectue alors qu’en échange, on me donne un bout de papier ayant une valeur purement marchande, pour autant que ce papier ait encore une valeur l’instant d’après ? En quoi le « malade » est-il valorisé ? En quoi sa propre estime de lui-même reprend-elle une valeur ? Et le soit-disant soignant, en quoi accompagne-t-il vraiment dans l’acte de guérison ?
C’est la même chose avec les objets : en quoi une création originale et pérenne a-t-elle plus de valeur que la production quotidienne d’une denrée périssable ?
Il me semble que l’objet prend toute sa valeur en fonction de toute l’énergie positive et l’attention à le produire que chacun insuffle dans chaque tâche du processus de fabrication et de création. Alors, même si façonner un pain ne prend que quelques minutes, sa valeur augmente dès que l’on y ressent tout l’amour qui y est inscrit dedans. Même si créer un bijou prend des jours parfois, entre l’idée et la réalisation finale, seul l’amour qui en émane lui donne sa vraie valeur !
Alors, en quoi faire un don est plus difficile à réaliser ou à recevoir ? Il ne tient qu’à un fil que chacun des protagonistes reste juste lorsqu’il considère le bien pour que l’échange satisfasse les 2 parties et que l’estime de chacun soit autant valorisée que le bien échangé.
Finalement, il n’y a que dans l’échange qu’un objet ou un service prend de la valeur! Ce qui nous en a coûté de le réaliser, finalement, devient moins important que l’échange constructif, attentionné ou reconnu, estimé qui a eu lieu entre les protagonistes de l’échange.
Le prix n’est qu’une mesure de la « valeur » ou du « coût » des objets ou de l’action des individus. Il n’a de sens qu’à partir du moment où il existe une référence économique, autrement dit, lorsqu’il existe une organisation basée sur la production, la distribution et la consommation des richesses!
Mais qu’est-ce qu’une richesse? Qu’en est-il du riche monarque si ses sujets décident de reprendre leur indépendance et leur autonomie?
Qu’est-ce qu’être riche d’une magnifique lampe dès lors que l’on vit sur une planète où la nuit n’existe pas?
Qu’est-ce qu’être riche d’une multitude de diplômes qui ne permettent pas de subvenir à ses besoins fondamentaux en cas d’imprévus?
